La communication d’informations extra-financières, est une nouvelle étape de l’évolution des modèles économiques
Dix-neuf dirigeants de grandes entreprises françaises, dont Accor, Decathlon, Doctolib, la MAIF, Renault, Veolia, plaident dans une tribune du « Monde » en faveur d’un texte ambitieux sur l’information et la comptabilité extra financière. Ces décideurs transforment la réglementation pour en faire un levier d’innovation et de progrès avec de nouveaux modèles.
La proposition de directive sur les rapports sur le développement durable des entreprises (CSRD) en cours de vote au Parlement européen vise à imposer la publication de rapport et des informations extra financières pour plus de 50 000 grandes entreprises et entreprises cotées (hors TPE) de l’Union européenne.
La directive exige également un audit des informations communiquées. Elle introduit des exigences de rapport plus détaillées et une obligation de rapport selon les normes obligatoires de rapport de développement durable de l’UE.
Des données et informations étiquetées
Elle oblige les entreprises à « étiqueter » numériquement les informations déclarées, afin qu’elles soient lisibles par machine et qu’elles alimentent le point d’accès unique européen envisagé dans le plan d’action de l’union des marchés des capitaux.
Ainsi, les informations concernant les chaînes d’approvisionnement, les impacts sur les écosystèmes, sur le dérèglement climatique, sur la déforestation, sur les populations locales ou encore sur leur gouvernance.. seront accessibles pour les investisseurs, consommateurs, banques et tous les tiers.
Bien que ne s’appliquant pas aux PME non cotées, ce mouvement réglementaire vise à accompagner les PME qui sont de plus en plus confrontées à des demandes croissantes d’informations sur la durabilité, généralement de la part des banques qui leur prêtent de l’argent et des grandes entreprises qu’elles fournissent.
Un changement des modèles tout court !
Le passage à une économie durable et communication responsable impose la collecte et le partage d’informations sur la durabilité qui deviendra à terme une pratique commerciale courante pour les entreprises de toutes tailles.
Par conséquent, parallèlement aux nouvelles règles proposées aujourd’hui pour les grandes entreprises, la Commission propose également l’élaboration de normes distinctes et proportionnées pour les PME.
Par ailleurs, une cinquantaine de textes liées au green deal sont en cours d’élaboration. Les entreprises doivent d’ores et déjà les anticiper.
L’approche par la communication responsable permet de faire ressortir les efforts de l’entreprise pour développer sa démarche et contribuer à transformer toute la chaîne de valeur. Par exemple, elle offre une approche dynamique des flux et non pas uniquement par les aspects financiers ou de capitaux.
Elle donne l’opportunité de travailler sur les axes économique, social et environnemental au cœur du
système des entreprises et de lier le financier et extra financier pour viser une performance globale.
Elle permet d’agir et de cibler les principales sources d’impacts pour principal se focaliser sur les 20 % des activités de l’entreprise responsables qui vont générer rapidement 80 %des impacts. Enfin, elle donne une responsabilité partagée avec les acteurs et un territoire de marque propre à l’entreprise.