La RSE jugée insuffisante par les conseils d’administration
« Le temps accordé [à la RSE] est jugé insuffisant par 54,5 % des administratrices et administrateurs, il ne permet donc pas de prendre en considération ces enjeux dans le processus de décision » affirme le 1er baromètre consacré à la prise en compte des enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) par les conseils d’administration publié en mars 2022. 200 membres des conseils ont répondu à cet outil réalisé par l’Institut français des administrateurs (IFA), l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) et le cabinet de conseil et d’audit PwC France et Maghreb.
Quels sont les sujets RSE qui sont traités ?
Le baromètre montre que près de la moitié (45,6 %) des administratrices et administrateurs dont la société a adopté une raison d’être n’est qu’occasionnellement ou jamais considérée comme un facteur éclairant une prise de décision du conseil.
Dans 63,9 % des cas, les enjeux climatiques ne sont évoqués qu’occasionnellement, voire jamais, comme facteur de prise de décision par les membres du conseil !
Moins de 20 % des répondants affirment ne pas aborder les questions d’égalité professionnelle femmes-hommes en conseil d’administration.
Pire, les impacts de l’activité de l’entreprise sur la biodiversité ne sont pas abordés. Seuls 27,2 % déclarent que les enjeux liés à la biodiversité font l’objet de discussions en conseil.
Le numérique est considéré comme stratégique
Par contre, les enjeux du numérique et durable sont appréhendés et figurent au cœur des stratégies. « 84% des administratrices et administrateurs déclarent que les enjeux liés au numérique font l’objet de discussions en conseil. »
Autre élément très intéressant de l’étude : Les administratrices et administrateurs représentant les salariés et les salariés actionnaires (ARS/A) ont un plus fort intérêt à la RSE que les autres administrateurs. 71,9 % considèrent que le temps accordé en conseil aux sujets de RSE est insuffisant.
Comment changer ?
Ces chiffres traduisent la nécessité d’informer, d’accompagner et de former les dirigeants aux nouveaux enjeux des transitions écologiques, économiques, sociaux et solidaires pour insuffler de nouveaux modèles. Un éclairage sur la réglementation à venir et les nouvelles conditions d’exercices induites semblent une nécessité.
Peut être que lier une part de la rémunération des dirigeants au développement de la RSE serait un levier d’accélération tout comme adopter un changement de posture.
Pour en savoir plus https://www.orse.org/nos-travaux/nouveau-la-rse-nouvelle-priorite-strategique-des-administratrices-et-administrateurs-barometre-ifa-orse-pwc